S19.P07
Le large mouvement de contestation étudiant de la fin des années 1970, a bouleversé l’enseignement de l’architecture en France, qui s’est structuré en un réseau d’écoles indépendantes. À Toulouse, cette nécessité de renouveau se fait sentir dès 1965, avec la scission entre la section architecture et l’ENSBA menée par les étudiants de l’Atelier C. Ce nouvel atelier a pour objectif de revenir à un enseignement plus pratique et technique.Cependant il faut attendre le décret d’André Malraux de 1968, pour que le projet de création de l’Unité Pédagogique d’Architecture soit lancé, avec l’atribution d’un budget de 3 millions de francs.
Le projet de l’UPAT va être confié à l’agence G. Candilis, qui s’entoure de Raymond Malebranche et Paul Desgrez. Le ministère souhaite allouer ces fonds pour créer des bâtiments temporaires, cependant G. Candilis sait que seul un bâtiment en dur permettra la pérénnisation de l’école. Ainsi, comme pour la Facultés des Lettres du Mirail (1960-66), G. Candilis promet une construction permanente au prix du temporaire. Face à l’urgence de la situation et grâce à la forte implication des étudiants et professeurs dans le processus de conception, l’UPAT est édifiée en un an. Cependant la hausse des effectifs fait que l’école se trouve saturée. Un an après la fin des travaux, R. Malebranche entreprend alors un projet d’extension, ce projet ambitieux prévoyait la création de 8237m2 répartis en 5 tranches de travaux, seule la première tranche de 1565m2 sera réalisée.
Enfin en 1992 une nouvelle extension est réalisée par l’agence Almudever-Lefebvre afin de répondre une fois de plus à la hausse des effectifs et la structuration du pôle recherche. Cependant contrairement à R. Malebranche, ce nouveau projet rentre en rupture totale avec l’existant. L’objectif étant de contraindre l’école à l’intérieur d’une forme circulaire qui marque une nouvelle entrée sur la rue Aristide Maillol. Les architectes remettent en cause le parti pris architectural d’origine en bloquant le potentiel d’extension. Seule la première tranche du projet, marquant la nouvelle entrée de l’édifice sera réalisée.
L’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Toulouse porte dans ses murs les traces de l’évolution de l’enseignement de l’architecture en France depuis son autonomisation en 1969. Le projet que nous avons développé a pour vocation de mettre en avant la sédimentation historique de ce lieu en considérant et intégrant chaque étape de son évolution.